Le grand cousin

Catégories : Femmes fessées
il y a 1 an
  • Et vous laissez votre grand cousin travailler, n’est-ce pas, Mesdemoiselles ? Je vous interdis d’aller, durant mon absence, le distraire de sa tâche
  • Que fait-il donc ? C’est à longueur de temps qu’on le voit, sur la terrasse, noircir des feuillets. Écrirait-il un livre ?
  • En effet.
  • C’est vrai ? Qui narrerait une histoire d’amour ?
  • Ne soyez donc point si sotte, Amélie. Si sotte et si frivole ; Le tenez-vous donc en si piètre estime que vous l’imaginiez occupé à de telles inepties ?
  • Non point, mais…
  • Alors taisez-vous ! Et remettez-vous à votre ouvrage.

2-

  • Devisons un peu, mes cousines…

  • Volontiers, mon cousin. Mais point trop longtemps. Si elle vous trouve ici à son retour…

  • Eh bien ?

  • Elle nous accusera de vous y avoir fait venir.

  • Est-ce un si grand crime ?

  • Oui. Parce que cela vous distrait, paraît-il, de votre travail.

  • Oh, mon travail !

  • Ne vous êtes-vous donc point attelé à la rédaction d’un livre ?

  • C’est sans importance.

  • Vous êtes trop modeste. Quel en est donc le sujet ?

  • Historique ; Le duc de Berry en constitue le personnage central.

  • Le duc de Berry ?

  • Le duc de Berry, oui. Mais vous rougissez, ma cousine.

  • Moi ? Non point ; Vous l’aurez cru.

  • Il faut reconnaître qu’il avait la réputation – justifiée – d’aimer infiniment les femmes.

  • Mais alors ? Il y est question d’amour ? Ah, je savais bien. Oh, racontez, mon cousin ! Racontez !

  • Vous êtes passionnant. On vous écouterait, sans se lasser, pendant des heures, mais…

  • Mais ?

  • Elle ne saurait tarder maintenant. Et si vous êtes toujours avec nous…

  • Que fera-t-elle ?

  • Elle nous punira.

  • Vraiment ?

  • Vraiment, oui ;

  • Et de quelle façon ?

  • De la façon que vous savez, mon cousin. De grâce ne nous contraignez pas à la dire.

  • Nous l’entendrons bien arriver.

  • Si elle revient par le parc, non ;

  • Il n’est pas tard ;

  • Cinq minutes alors. Juste cinq minutes.

3-

  • Cette fois il vous faut vraiment vous en aller.
  • Ne voulez-vous donc point connaître la suite ?
  • Si fait. Comment pourrait-il en être autrement ?
  • Eh bien alors !
  • Ne nous exposez pas, s’il vous plaît, à un châtiment qu’elle ne nous épargnera pas.
  • Je prendrai tous les torts ;
  • Elle nous reprochera de vous les avoir laissé prendre ;
  • Je saurai la convaincre.
  • Sans doute, cependant…

4-

  • Est-ce ainsi que vous m’obéissez ?
  • Nous le voulions.
  • Vous le vouliez. Et qu’est-ce donc, je vous prie, qui vous en a empêchées ?
  • C’est que…
  • Eh bien ?
  • Notre cousin…
  • Qu’insinuez-vous ? Qu’il se serait, de son propre chef, soustrait à son labeur pour venir perdre son temps avec les deux petites péronnelles que vous êtes ?
  • Il vous dira lui-même que…
  • Ne soyez pas, s’il vous plaît, trop sévère avec elles, ma tante. Elles ont voulu savoir à quoi je pouvais être si souvent occupé. C’est une curiosité bien compréhensible à vingt ans. Aussi sont-elles venues me chercher et…
  • Elles m’ont désobéi. Et m,ont en outre menti. Alors là, Mesdemoiselles, vous n’y échapperez pas. Et devant votre cousin, de surcroît. Que cela vous serve, une bonne fois pour toutes, de leçon…
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